Immobilier francilien : ce qu’il faut savoir sur les chiffres du 2e trimestre 2015
Les Notaires de Paris – Ile-de-France ont diffusé les chiffres du marché immobilier à Paris et en Ile-de-France à fin juin 2015 et les perspectives d’évolution d’ici l’automne 2015.
Premier bilan : une embellie sur le nombre de ventes
Les ventes de logements ont repris en Ile-de-France. Ce rebond de l’activité permet au 1er semestre 2015 de s’achever sur un rythme nettement plus dynamique que l’an dernier, dans un marché plus fluide grâce notamment au niveau des taux d’intérêt et à des négociations plus faciles entre acquéreurs et vendeurs.
Les prix ont continué de s’éroder lentement au 2e trimestre 2015. Mais cette amélioration de l’activité, qui s’est prolongée dans l’été, s’accompagne désormais de quelques tensions sur les prix qui viendraient gommer l’érosion des valeurs du début d’année 2015.
1) Les prix ont encore baissé en Ile-de-France
Dans toute la Région francilienne, la baisse des prix s’est prolongée à un rythme toujours assez modéré : -3% sur une année pour les appartements et un prix au m² à 5.220 €/m², et -1,9% pour les maisons avec un prix à 288.100 €.
2) Un appartement francilien coûte environ 5.200 euros /m²
Le prix au m² d’un appartement était de 5.220 euros fin juin 2015 (-3% sur un an). En Petite Couronne, pour acheter un appartement, il fallait compter 4.220 euros/m² (-2,5% sur un an et -0,7% en 3 mois) et 2.880 euros/m² en Grande Couronne (-2,9% sur un an et -0,8% en 3 mois).
3) Une maison francilienne coûte 288.100 euros en moyenne
Au 2e trimestre 2015, une maison coutait 335.300 euros en Petite Couronne (-2,5% sur un an) et 267.900 euros en Grande Couronne (-1,6%).
4) A Paris, un appartement se vend à moins de 7.900 euros/m²
Dans la Capitale, le prix au m² continue à diminuer lentement. Fin juin 2015, il s’établit à 7.880 euros/m² (-3,1% sur un an). Toutefois, cette baisse reste très modérée entre le 1er et le 2e trimestre 2015 (-0,4%).
5) 560 euros /m² de baisse à Paris en 3 ans
Passant de 8.440 euros/m² en moyenne à fin septembre 2012 à 7.880 euros/m² en juin 2015, les prix à Paris Intra-muros ont diminué de 560 euros en près de 3 années.
6) Des différences de prix sensibles entre les arrondissements parisiens
Les arrondissements parisiens connaissent des baisses de prix entre -0,2% et -7,8%. Cette tendance est enregistrée dans tous les arrondissements, à l’exception des 1er (+2,2%) et 10e arrondissements (+2,4%). 5 arrondissements connaissent toujours un prix supérieur ou égal à 10.000 € le m² (contre 8 arrondissements il y a 2 ans) : les 1er, 4e, 5e, 6e et 7e.
L’arrondissement le plus cher est le 6e (11.640 euros/m²) et le moins cher le 19e (6.490 euros/m²).
7) De grandes variations de prix selon les quartiers parisiens
Les quartiers les plus chers de la Capitale sont les Champs-Elysées (8e): 13.990 euros/m², Odéon (6e) : 13.290 euros/m², et Saint-Thomas d’Aquin (7e) : 12.860 euros/m².
Les quartiers les plus abordables, situés au nord-est sont Pont de Flandres (19e) : 5.870 euros/m², Amérique (19e) : 6.000 euros/m², et La Goutte-d’Or (18e) : 6.200 euros/m².
8) Une légère hausse des prix à venir gommant tout ou partie de la baisse des derniers mois
D’après les indicateurs avancés sur les avant-contrats, le léger mouvement de reprise des prix attendu pendant l’été se prolongerait les mois suivants. Le mouvement de tension sur les prix, qui se dessine, pourrait cette fois aller au-delà de la traditionnelle variation saisonnière qui génère des hausses à l’été et à l’automne.
Dans Paris, le prix au m² repasserait au-dessus de la barre symbolique des 8.000 € le m² en octobre 2015, annulant la baisse enregistrée depuis le début de l’année.
Pour les appartements, en Petite Couronne, les prix augmenteraient de 1,5% en 3 mois et ils retrouveraient leur niveau d’il y a un an.
Pour les maisons en Ile-de-France, on attend un prix unitaire de 293.400 € en octobre, soit -0,6% en un an.
9) 37.000 logements vendus en Ile-de-France au 2e trimestre 2015
Dans l’ancien, 37.270 logements ont été vendus d’avril à juin 2015, soit un niveau d’activité en hausse de 20% par rapport au 2e trimestre 2014.
Ce niveau de ventes est supérieur de 3% à celui des 10 dernières années. Il est sensiblement inférieur (-11%) aux ventes constatée pendant la période de haute activité du marché (1999-2007).
10) Les perspectives d’évolution pour l’automne 2015
Le réveil de l’activité est en phase avec les perspectives de stabilisation du marché de l’emploi et de retour à la croissance, même modeste, dans un contexte économique, social et psychologique qui reste maussade et incertain. Les 1res tendances disponibles sur le mois de juillet 2015 prolongent la dynamique du printemps en termes de volume des ventes : le marché semble avoir retrouvé un mode de fonctionnement plus fluide.
Mais les fragilités persistent :
- Les prix restent encore élevés et faute d’une amélioration notable du revenu des ménages, les marges de hausses sont limitées.
- Le marché de l’investissement dans l’ancien reste bloqué.
- L’activité reste également très dépendante du niveau des taux d’intérêt et de l’accès au crédit qui ont largement contribué à resolvabiliser les ménages.
L’embellie des ventes devra donc attendre d’être confirmée. Il est à souhaiter qu’elle puisse s’appuyer sur des moteurs durables et robustes, dans un contexte de prix tenus.
VIDÉO | Bilan du marché immobilier francilien au 2e trimestre 2015, par Me Thierry DELESALLE, Notaire à Paris
(C) Photo : Chambre des Notaires de Paris | Mathieu Crône